Silla unifié

Après l’unification de la péninsule en 672 par Munmu, le 30ème roi de Silla, le royaume de Silla connut un siècle de prospérité sans équivalent.

 

Administration du territoire

Après l’unification, Silla voulut établir sa capitale à Daegu, mais cela ne s’avéra pas réalisable. Même si la capitale Gyeongju se trouve reléguée à une extrémité de la péninsule, c’était bien là que le pouvoir royal a sa base, ses racines. Pour compenser cette situation excentrique de la capitale, on créa en 685, en même temps que les neuf provinces, cinq capitales secondaires. Elles assuraient en quelque sorte le relais du pouvoir central dans les provinces. On y envoyait des nobles de la capitale pour y créer des centres régionaux de culture et surtout contrôler les potentats locaux. Ces fonctionnaires dépendaient du Premier ministre.

L’annexion de Baekje et d’une partie de Goguryeo avait considérablement accru le territoire de Silla. Ce royaume avait reçu 760 000 foyers de Baekje et 690 000 de Goguryeo. La capitale compta selon certaines sources jusqu’à 1 million d’habitants. L’administration d’un territoire aussi vaste et d’une population aussi importante n’allait pas sans poser de nombreux problèmes.
L’Etat distribua aux nobles une grande partie des terres conquises et des prisonniers de guerre qui avaient été transformés en esclaves.

 

Relations avec la Chine et développement du Royaume Silla

Le roi Munmu autorise les autorités des territoires conquis à exercer diverses fonctions publiques dans le cadre de certaines restrictions afin de favoriser leur assimilation. La conciliation avec les deux états conquis est prudente. Le roi donne sa soeur en mariage au plus haut dignitaire de l’ancien royaume Goguryeo, le prince Ansûng.

Une fois les Coréens redevenus maîtres chez eux et les Chinois compris qu’il serait illusoire de vouloir transformer la péninsule en colonie, les relations entre le royaume de Silla et la dynastie des Tang furent au beau fixe. Ces relations avaient pour base la reconnaissance par Silla de la suzeraineté de la Chine. Pour marquer sa déférence, Silla envoie régulièrement des ambassades à la cour impériale de Chine de 697 jusqu’au Xe siècle. Les relations entre les deux pays peuvent être qualifiée de cordiales. C’est dans ce cadre qu’une ambassade apporta de Chine en 828, les graines de l’arbuste à thé qui permirent de généraliser sa culture.
Silla entretient avec le Japon des relations amicales malgré les attaques à répétition des pirates japonais le long des côtes de la péninsule.

L’élite de Silla avait une demande croissante de produits de luxe. Ces derniers furent d’abord massivement importés de l’étranger, puis on se mit à les fabriquer sur place. Bientôt ces produits (cuirs, poterie, argenterie, orfèverie…) acquirent une réputation internationale. A l’époque des Tang, on appelait Silla les vases d’or et d’argent que la Corée exportait vers la Chine.

Le développement du pays s’appuie sur la classe paysanne. Déjà fortement taxés, les paysans sont également assujetis à la corvée. Elle est éxigée des paysans, soit pour accroître la production agricole, soit pour défende le pays ou effectuer des travaux d’intérêt public (construction de ponts, de muraille de protection, agrandir les digues d’irrigation. La difficle condition paysanne amenna ceux-ci a se soulever contre l’autorité de nombreuses fois comme celle de 896 qui contraint la reine Chinsông (887-897) a abdiquer. Culture du Silla unifié

 

La brillante civilisation Silla

La civilisation des Tang excerça une influence prépondérante sur la culture de Silla. Certains spécialistes s’accordent à dire que la culture de Silla n’est en fait qu’une variété coréenne de la culture chinoise des Tang.

Silla adopta après l’unification le confucianisme comme idéologie nationale dans le but d’affermir le pouvoir royal. C’est une innovation par rapport à l’époque des Trois Royaumes.
Construit en 528 et agrandit en 751, le temple de Bulguksa est sans conteste le joyau de la culture de Silla. Dans la cour se trouvent deux pagodes en pierre, l’une de structure complexe appelée Tabot’ap (Pagode des Joyaux), l’autre de structure simple, Seokkat’ap (Pagode de Sakyamouni). Complémentaires l’une de l’autre, elles symbolisent la contemplation et le détachement du monde du bouddhisme.
Tout près du temple se trouve Seokguram, un ermitage troglodyte construit en 751 par le Premier ministre Kim Tae-seong. C’est la seule grotte bouddhique existant en Corée.

Dans les faubourgs de la capitale Gyeongju, se dresse la pagode de Punhwangsa, construite au milieu du VIIème siècle. C’est la pagode de Silla dont la datation est la plus ancienne. La base est percée de quatre ouvertures rectangulaires flanquées de statues de féroces gardiens. Aux quatre coins de la plate-forme se trouvent quatre lions en pierre. Une autre curiosité de cette pagode est qu’elle est construite en pierre, mais ces pierres sont taillées de façon à ressembler à des briques. C’est une pagode à trois étages bien que ses proportions laissent supposer qu’elle en avait neuf à l’origine.
Au centre de la ville, se dresse l’observatoire astronomique de Cheomseongdae. Edifié avant l’unification, du temps de la reine Seondeok (632-647), c’est l’édifice non religieux le plus vieux de Corée. Certains spécialistes pensent que sa forme et son emplacement indiquent qu’il avait été construit non pas pour des observations du ciel mais pour symboliser le savoir scientifique de Silla.

Les Hyangga sont les premiers documents connus nous éclairant sur la littérature coréenne. L’écriture Hyangchal (littéralement « écriture du terroire » en opposition à l’écriture chinoise) serait apparue vers le Ve siècle. Au le VIe siècle apparaissent les premiers textes en Hyangchal, utilisant des valeurs sémantique et phonétique des caractères chinois pour transcrire la langue parlée. Cette écriture donne naissance au Hyangga (« Hyang » signifiant terroir et « Ga » le chant), poêmes lyriques composés de deux ou cinq lignes. Les chants à deux lignes évoquent généralement des souvenirs historiques et des légendes chamaniques tandis que les chants à cinq lignes, forme plus sophistiquée, ont été composé par des maîtres bouddhiste enseignant dans les Hwarangdo. Quelques uns de ces poêmes seulement nous sont parvenus. On pense que les hyangga ont influencé la poésie japonaise ancienne, en particulier le shirageuta.

 

Le déclin d’une dynastie millénaire

Les cent cinquante années de luttes intestines pour le pouvoir entrainèrent le lent déclin de Silla. Des vingt-trois rois qui régnèrent pendant cette dernière période (780-935), neuf seulement décédèrent apparament de mort naturelle. Le royaume de Silla est tombé principalement par des causes internes. C’est à partir de Heondeok (809-826) que la décadence commence. Celui-ci monta sur le trône en mettant à mort son neveu. Les luttes pour le pouvoir et les révoltes paysannes qui suivirent appauvrir le pays.

Parmis les nombreuses révoltes paysannes qui émaillèrent le IXe siècle, celle de 891 fut décisive. Soigneusement préparée par une coalition de chefs de bandes de paysans, cette nouvelle rebellion eu pour incidence de précipiter la chûte de l’autorité Silla. Gyung Ye, à la tête de centaines de cavaliers attaqua une dizaine de villages et s’empara d’une trentaine de fortins à travers le pays. Il s’installa finalement en 898 dans la ville de Kaeseong et profite d’un rapport de force qui lui est favorable pour fonder trois ans plus tard l’Etat de Majin. Il est assassiné en 918 et c’est finalement Wang Keon (877-943), un lieutenant à qui il avait confié la gestion de plusieurs districts qui fonde la nouvelle dynastie de Goryeo, nom donné en référence au royaume de Goguryeo.

Kyeongsun (927-935) sera le 56ème et dernier roi de Silla. En effet, en 935, le roi de Silla voyant la faiblesse de son royaume et l’impossibilité de le restaurer sans nuire à son bienfaiteur Wang Kon (roi de Goryeo, dynastie fondée en 918) se décida à abdiquer. La dynastie de Silla avait durée près de X siècle.

By |février 2nd, 2015|Categories: Histoire de la Corée, Silla Unifié|0 Comments

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